Pourquoi 4 clefs pour le Zen ?

Mon livre « Les 4 clefs du Zen » est inspiré d’un poème de quatre vers. Il a été écrit par un poète nommé Lu You qui voulait décrire la philosophie de Bodhidharma, le légendaire fondateur du Zen.

Le poème de Lu You m’est apparu pour la première fois, vers le début des années 2000, sur le Web. Je suis d’abord tombé sur le texte en anglais, puis sur une traduction en italien, qui semblait transcrire le poème directement du chinois. C’est ainsi que j’ai acheté le livre de Mr. Yang Jwing-Ming (Chi kung – Pratique martiale et santé) en français, car semble-t-il, ce poème venait directement de ce livre.

A partir de là, je me suis inspiré de ces 4 vers que j’ai repris en français en y mettant les pieds et rimes selon la convention de la poésie française traditionnelle.

J’ai longuement cherché à tomber sur le texte original en chinois, sans succès jusqu’à ce jour. En voulant traduire les textes chinois qui semblaient être à l’origine de cette traduction, je me suis aperçu qu’il devait plutôt s’agir d’une interprétation et non d’une transcription directe. Il faut dire que la traduction de textes chinois n’est pas simple, car la conceptualisation de cette langue est tellement différente de la nôtre, qu’il faut parfois lire entre les lignes pour comprendre le sens.

L’influence de mon expérience du Zen, vient avant tout de ma vie passée à Penang chez Maître P’ng Chye Khim. Sa tradition du Zen (ch’an) était basée sur l’absence totale de concept, ce qui veut dire qu’il ne me prodiguait aucun enseignement par ses paroles. La seule chose qu’il me disait, c’était de pratiquer et à chaque fois que je voulais lui poser des questions, il me renvoyait à la pratique.

A cette époque j’étais aussi déjà un adepte du Yi jing ou Yi king (livre des mutations) et je me souviens avoir voulu poser la question à l’oracle pour savoir à quoi servait cette quête d’assise silencieuse et immobile qui me faisait mal aux genoux d’occidental inadapté. J’ai spontanément ouvert le livre et je suis tombé directement sur le texte de l’hexagramme 50 (La Montagne). Le texte fait allusion à l’immobilisation et au fait que dans cette posture le "moi" s’évanouit. Je ne me suis pas évanoui sur le coup, mais je suis resté un bon moment assis. 

Mon maître m’a conseillé de ne pas dépasser le temps de 15 à 20 minutes lors de mes séances quotidiennes, ceci afin de ne pas m’engager dans une quête trop marginale et trop axée sur une spiritualité new-age, qui pouvait s’avérer dangereuse. J’avais déjà eu l’occasion de tester quasi toutes les méthodes apportées par les gurus indiens, depuis la fin des années 70. J’avais à cause de cela dû connaître les effets forts désagréables de la dépression nerveuse, car à cette époque je pensais et croyait qu’avec une simple pratique d’assise en méditation, que je pouvais atteindre le nirvana. Heureusement, la pratique des arts martiaux, m’a donné un équilibre qui a fait que je n’ai pas totalement sombré dans un état psychotique ou autre dérèglement de mon état psychique.

Le Zen (ch’an) est originaire du Shaolin et de la pratique du Kung-fu. La pratique martiale permet de court-circuiter l’étape du Zen (dhyâna = Ch’an-na = Zen-na = Zen) pour aller directement au samâdhi qui peut se manifester dans l’action consciente, ce qui permet ensuite de venir à la pratique de la méditation assise, sans se faire berner par l’illusion.
Mon livre donne une possibilité de comprendre ce qu’est l’esprit du Zen, bien que cela ne soit pas possible pas des mots ou des concepts. L’idée est la pratique et l’expérience personnelle. Je suis tenté de croire, voire persuadé que tout le monde ne peut pas s’engager dans une voie d’ascète et que donc il faut donner la possibilité à chacune et chacun de pouvoir goûter à cet instant de paix intérieure qui nous attend tous à quelque part.

Les 4 clefs du zen 

Une méthode simple, naturelle et originale pour l'art de méditer 
ISBN : 978 2 850 90615 2 

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